jeudi 4 avril 2013


Lors de cette séance, la Présidente du Cercle Aliénor, Béatrice Marchal a accueilli chaleureusement Bernard Fournier venu nous présenter Jacques Darras. La communication portait le titre La tentation épique de Jacques Darras. L'auteur a ainsi pu émailler la présentation de lectures de ses poèmes. 

Bernard Fournier s'est attaché à rechercher dans le chant poétique de Jacques Darras ses éléments constitutifs. Trois aspects se sont détachés: la terre, l'histoire et la langue.
La terre et notamment les cours d'eau qui viennent non seulement délimiter les frontières mais se transforment en véritable héros. Ainsi le recueil La Maye se divise en 8 chants dont le fleuve devient le héros.
L'histoire est celle de toutes les frontières avec ses guerres qui façonnent les héros et les conduisent vers le voyage, la rupture. L'auteur dans un élargissement épique passe ainsi du fleuve à la mer dans une succession de listes de fleuves et de lieux qui le conduisent de Compiègne à Auschwitz car "il importe de nommer le monde et [...] d'inviter le monde dans son verbe".
Dans cette construction du chant épique une place très importante est laissée à la prosopopée. Dès lors interviennent Jeanne d'Arc ou encore Philippe de Bourgogne. Grâce à cet artifice le poète devient scrutateur, témoin direct de l'épopée. Il devient chanteur. Bernard Fournier souligne combien ce chant donne un aspect physique, proche de la performance théâtrale ou de l'opéra. Darras refuse la brièveté et au contraire recherche le souffle "Je cherche une phrase / longue comme une rivière". Il recherche ce souffle et ce rythme du marcheur afin de revenir à l'histoire des hommes.
Son écriture retrouve ainsi l'écho du premier vers de l'Enéide: Je chante les armes et l'homme" (Arma virumque cano) et fait de Jacques Darras un poète épique.
 Grégoire Bergasa 

lundi 18 février 2013

Léopold Sédar Senghor par François de Saint-Chéron le samedi 9 février 2013

Quelques photos de la séance:


Frère,
        frère sombre
que ton chant de fleuve
vers les horizons libres dans la lumière
nous entraîne
que ton hymne d'océan
dans la nuit où le verbe est lumière
nous élève.
[…]

Georges-Emmanuel Clancier, Vive fut l'aventure, Gallimard, 2008.

vendredi 25 janvier 2013


En cette première séance de l'année 2013, le Cercle Aliénor nous a présenté sa nouvelle Présidente, Béatrice Marchal. Cela a été l'occasion de remercier chaleureusement la présidente sortante Danièle Corre.


L'invitée du mois, Maggy de Coster, nous a proposé de suivre l'itinéraire de vie d'une femme hors du commun, Louise Michel. 






























vendredi 14 décembre 2012

Armand Robin par Françoise Morvan poèmes russes lus par André Markowicz séance du 8 décembre 2012


"Pour prendre un souvenir sur terre, - ce fut dans un très vieux temps, - Je pris gîte sur une route et j'y guettais tous les passants..." Air de ronde pour lutins  Armand Robin

samedi 24 novembre 2012

Anne Perrier, Grand Prix National de poésie 2012, par Gérard Bocholier

samedi 10 novembre 2012






Un poème d'Anne Perrier:

Et là-bas coule une rivière
A la gorge d'ardoise
De loin je me suis penchée
Vers son eau limpide - boire
Ô comme l'oiseau léger ou le vent
Accouru du désert
Boire à longs traits cette eau
Que me cachent les arbres

L'unique jardin (1999) Bernard Blatter éditeur Montreux

mardi 23 octobre 2012

Quartier Saint-Merri

Au quartier Saint-Merri,
dans les pas de Gérard de Nerval,
Robert Desnos et André Hardellet,
par
Aumane PLACIDE
et Patrick PICORNOT,




mercredi 4 juillet 2012



Jean-Louis BERNARD,
Prix ALIENOR 2011

et les poètes d'Aliénor


le 9 juin 2012


Pour la dernière séance de la saison le Cercle Aliénor a reçu le poète Jean-Louis Bernard, Prix ALIENOR 2012 pour son recueil Calligraphie de l'ombre.

Il est l'auteur de nombreux recueils, entre autres  Miroirs (1985), La mort s’est noyée (1985), Territoire d’argile (1988) L’empreinte et la source (1991),  Battements de mémoire (1995) A l’aplomb du silence (1996), Terres de haute veille (1999),  Au pays des patien­ces (2ooo),  Sous le ressac des soli­tu­des (2oo2),  Grimoire des effa­ce­ments (2oo3),  De mémoire et d’errance (2oo6), Au juste amont des anges, Prix d’Estieugues (2007) En lisière d’absence (2oo8), etc...

Sa poésie nous a été présentée par Béatrice Marchal, auteur de La Poésie française depuis Baudelaire (Dunod, 1999), et Les Chants du silence, Olivier Messiaen, fils de Cécile Sauvage ou la musique face à l’impossible parole (Éd. Delatour, 2008), et aussi de Poèmes, Tant va le regard (Éd. La Porte, 2007).

 La présentation était donc centrée sur le dernier recueil de Jean Louis Bernard, Calligraphie de l'ombre. Béatrice Marchal nous a invités à suivre cette écriture du "creusement" en trois étapes. Premièrement elle s'est interrogée sur la condition existentielle du poème et du poète. Puis elle s'est penchée sur le poème et sa création pour enfin conclure sur la manière dont s'énonce le sens du poème.

Elle a ainsi percé un itinéraire dans une poésie qui résiste par sa densité. Une poésie rudimentaire qui s'enracine dans un canevas lexical et thématique qui révèle la terre, l'eau vive, l'air et le feu de la foudre dans leur force symbolique. Face à ces forces surgit l'être, cueilleur de rêves pour investir le labyrinthe. Il est entouré d'ombres et trouve refuge dans la nuit, lui qui a perdu l'orient et se définit comme architecte du désastre. La nuit apparaît alors comme le lieu où peut resurgir la lumière d'un lendemain déjà en déroute. La nuit est la grande célébrante qui lie tous les cieux en jachères. Dans l'interstice de ces friches entre ombre et nuit s'inscrit le poème et sa création. Celui-ci permet de surmonter l'errance et s'enracine dans ce vacillement entre ombre et nuit. La détresse du poète devient alors radieuse et se peuple de voix qui cherchent à saisir l'instant du vertige. L'errance laisse sa place au pas sédicieux et le poète se transforme en luthier de vie.
Ce chant poétique s'élève alors pour que demeure l'inespéré et l'art poétique devient un art de vie. Ainsi Béatrice Marchal souligne les quelques infinitifs qui apparaissent comme autant de jalons qui permettent de s'affranchir de l'espace et du temps et qui contiennent toutes les potentialités de l'action, de la vie et assurent l'audace de la nuit. Le poète peut alors traquer la beauté jusqu'à l'épuisement de l'ultime non dit.
L'enjeu de cette traque n'est autre que le désir retrouvé "Nous sommes le désir (...) redevenu imaginable".
  Après cette brillante invitation à la lecture des poèmes de Jean Louis Bernard, les membres du Cercle ont pu échanger avec le poète et lui poser de nombreuses questions. 
Enfin, tradition oblige, en cette dernière séance de la saison tous les poètes d'Aliénor ont pu faire lecture de leurs textes. 
À la rentrée donc
Grégoire Bergasa